Pour inaugurer la sortie de la nouvelle revue « Champs Astrologiques » à l’occasion de l’équinoxe d’automne, j’ai choisi de concentrer mes observations et ma réflexion sur l’axe éclairé par Uranus, c’est à dire l’axe Taureau/Scorpion.
« Champs Astrologiques » : quoi de plus symbolique qu’un Uranus en taureau pour illustrer le nom de cette revue ?
Qui pour venir déranger ce taureau paissant tranquillement dans son champs ?
Quelles considérations astrologiques pour cerner le contexte actuel ?
Ainsi Uranus se trouve actuellement en taureau. Certes, cela ne date pas d’hier puisqu’ Uranus a définitivement quitté le signe du bélier en mars 2019 pour entrer en taureau, signe que cette planète de changement ne quittera que fin avril 2026 pour n’y revenir qu’en… 2102 !
A travers l’émergence du Covid-19, on voit bien qu’Uranus vient révolutionner les valeurs du taureau : il bouscule
– nos sécurités, qu’elles soient matérielles, en nous freinant dans nos activités professionnelles, ou plus spirituelles, en nous confrontant de plein fouet au thème de la mort,
– nos habitudes, en nous soumettant à de multiples nouvelles mesures de lutte contre la pandémie,
– notre recherche de plaisirs, en nous limitant dans nos libertés de déplacement ou d’entrée dans tel ou tel lieu de culture ou de distraction…
En un mot, Uranus (insérer son symbole), symbole intrinsèque de changement, est venu nous déstabiliser, et nous l’éprouvons d’autant plus que ce transit s’effectue dans le taureau, signe d’ancrage et de solidité.
On observera que cet équinoxe d’automne est également marqué par le transit de Vénus, maître du taureau, en parfaite opposition à Uranus, donc en scorpion. Ce qui signifie que Vénus elle-même est doublement bousculée, en premier lieu par Uranus, mais aussi par sa position en exil en scorpion, qui la place dans un inconfort dont elle a horreur !
Vénus, par son association symbolique à la maison VII, représente notre relation à l’autre et Uranus notre lien social donc on peut envisager que cette opposition entraîne une période encore éprouvante et source de friction au sein de la société.
L’autre aspect remarquable de ce début d’automne réside dans la conjonction Lilith-Nœud Nord (NN). On trouve dans cet aspect une double exigence : d’une part le NN incite à une évolution karmique plutôt positive, il agit comme un appel, un appel d’air oserai-je dire puisqu’en gémeau, afin de développer les contacts, les échanges, les dialogues, les messages interhumains. Et ce dans l’optique de permettre à tout un chacun d’acquérir la connaissance du sagittaire, qui lui fait face.
Lilith ajoute un haut degré d’exigence à ce rôle naturel du NN car la soumission l’insupporte et, grâce à la lucidité dont elle est empreinte, elle aspire à l’autonomie et à la liberté. Il n’est pas question d’entraver le mouvement naturel de Lilith, sous peine de rupture… de communication.
Or on voit bien que le monde de la communication sous toutes ses formes (médias, transports, réseaux sociaux…) subit un profond bouleversement et que son image même a été considérablement modifiée dans la conscience des gens, dans la société en générale. Cela étant dit, Uranus en taureau parvient-il réellement à modifier le monde de nos sécurités, le monde de nos habitudes, le monde de nos enracinements ? « Je veux retrouver la vie d’avant », entend-on de toute part…
Mais un tel transit ne nous laisse pas le choix, d’ailleurs quel est véritablement l’étendue de notre libre arbitre en ce monde, on peut légitimement se poser la question. Car somme toute, ce qui modifie les choses n’est-il pas plutôt la résistance qu’on oppose au libre cours du « fleuve » de l’existence. Qu’ils soient planètes ou signes, leur expression est nécessaire, à la manière lumineuse ou du côté plus
sombre : si on empêche Uranus de modifier, il va casser, si on ne laisse pas Lilith exiger, elle va refuser, si on interdit au gémeau de s’exprimer, il va s’énerver, si on ne permet pas à Vénus d’aimer, elle va tromper…
Changer fait peur, se libérer fait peur, prendre conscience fait peur.
Le cas du professeur Didier Raoult représente bien selon moi l’air du temps puisqu’il concentre sur lui les archétypes en jeu actuellement en cette période tourmentée.
J’ai découvert ce scientifique, comme beaucoup d’entre nous, en mars 2020, lors de sa première interview dans le journal la Provence. Depuis, je suis attentive à chacune de ses interventions publiques et j’avoue qu’il m’interpelle par son charisme, sa constance, son calme et son courage. Je comprends aussi qu’il puisse agacer et sembler prétentieux mais personnellement, il m’amuse, au bon sens du terme. Et bien sûr, en tant qu’astrologue, il est toujours très intéressant d’étudier une personnalité qui fait tant couler d’encre…
Son soleil en poissons en VIII lui confère une grande intuition pour découvrir les choses dissimulées, qualité précieuse dans le métier de la recherche.
Cette volonté d’aller enquêter en profondeur s’explique aussi par la présence de Pluton en I qui, opposé à Vénus, révèle toute la complexité de sa relation aux autres. On pourrait même dire qu’il se joue des controverses qu’il va susciter (Pluton en lion). Entrer dans l’arène et lutter ne l’impressionne pas. Il dit lui-même s’être construit sur les polémiques.
En tout cas, il ne laisse personne indifférent (conjonction Lune-Pluton en balance en maison III), qu’il suscite rejet ou admiration, il a le verbe assuré et diffuse des messages plutôt optimistes (Mercure conjoint Jupiter en bélier). Certes de ce fait on dénote aussi une tendance exacerbée à considérer avoir raison mais il dit être prêt à reconnaître avoir eu tord, pourvu qu’on le lui prouve.
Son ascendant lion lui donne une bonne image de lui, lui confère de l’estime pour lui-même, c’est d’ailleurs tout ce qui compte pour lui, à savoir pouvoir se regarder dans le miroir sans avoir honte de lui. Un tel ascendant dénote aussi un grand besoin d’être apprécié. Le lion est joueur et présente une bonne dose d’humour, ce qui lui permet de garder une certaine distance, considérant certaines choses importantes, en ignorant d’autres. Il se préserve ainsi des influences.
Plutôt que « rassuriste», comme le classent certains par rapport à son approche de l’épidémie de Covid-19, je le qualifierais davantage de rassurant : je pense que son Milieu du Ciel (MC) en taureau (insérer son symbole) lui confère cet ancrage face aux tempêtes. Il possède la ténacité, la stabilité et la patience caractéristiques de ce signe de terre, qu’on aurait bien du mal à faire changer de champs ! Il est à Marseille et demeurera à Marseille…
Quoi qu’il en soit, et peut-être « quoi qu’il en coûte », rien ne semble effrayer cet homme qui poursuit sa vie de chercheur comme si de rien n’était : avec Uranus qui transite son MC taureau, il vaut mieux être prêt aux transformations qui se profilent. Si l’on en croit les informations actuelles (début septembre), la carrière et plus globalement la vie (MC – maison X) de Didier Raoult vont subir, qu’il le souhaite ou pas, des changements majeures.
Si cet exemple de Didier Raoult représente bien, par les transits qu’il vit actuellement avec Uranus sur son MC, le transit d’Uranus en taureau, il m’apparaît qu’au delà de ce cas particulier, Uranus en taureau nous interpelle aussi spécifiquement sur la valeur de bon sens, caractéristique de ce signe de terre.
Quelle que soit la vision et l’opinion que l’on peut avoir de la gestion de l’année 2020 et de ce 1er semestre 2021, j’ai remarqué que cette notion de bon sens avait été particulièrement bousculée et remise en question.
Uranus est symbole d’ouverture : son transit en taureau réclame d’agir et réfléchir avec discernement et lucidité or nous avons tous pu remarquer toute une série d’incohérences ces derniers mois qui devraient agiter les consciences :
– avoir créé des centres de références en matière d’épidémie et ne pas en faire usage lorsque celles-ci surviennent
– interdire des traitements reconnus depuis des décennies et en conseiller d’autres sans AMM qui se révèlent finalement dangereux
– concentrer tous les moyens de lutte sur une seule arme, le vaccin, en abandonnant tout traitement, voir en les interdisant sous peine de sanction
– déployer de manière non ciblée un vaccin, quel que soit l’âge et « quoi qu’il en coûte », sans vérifier si l’individu possède déjà des anticorps ou s’il est Covid-19 positif asymptomatique
– exiger le pass sanitaire dans les trains mais pas dans les métros, dans les restaurants mais pas ceux des entreprises etc…
D’aucun ont même oser la formule « pour éviter la mort, on a arrêté la vie »..
Ainsi que je l’ai mentionné plus haut, une planète qui transite un signe n’est jamais inactive, surtout en début de transit. Elle doit donc s’exprimer quel qu’en soit le sens mais son action dépend de la résistance qu’on lui oppose : Uranus peut activer le bon sens d’une population si celle-ci lui en laisse l’occasion mais si cette population tend à vouloir conserver ses acquis, ses sécurités, sans opérer les changements nécessaires, Uranus va s’orienter vers une rupture, une scission ou bien va opérer la transformation autrement, et passer en force.
On voit bien depuis quelques temps déjà des gens qui s’invectivent, des fractures qui se créent au sein de la société, où les valeurs d’humanisme et de fraternité sont bien malmenées..
Et cela risque fort de s’amplifier lors de l’opposition à venir, mi novembre, entre la conjonction Mars-Mercure et Uranus.
Comment la société va t-elle intégrer les changements qui s’imposent à elle au fil de ce transit ? Va t-elle être capable de se réinventer, de penser autrement, de quitter sa zone de confort ?
En un mot, va t-elle se libérer ? Les mois à venir nous éclaireront probablement à ce sujet.
Isabelle Genty